Ballade pour Sophie (Recommandation lecture)

J’ai relu récemment une super bonne bande dessinée qui m’a à nouveau super émue. Une histoire à la fois simple et complexe, nuancée, belle et touchante.

  • Ballade pour Sophie
  • Juan Cavia (dessin)
  • Felipe Melo (scénario)
  • Roman graphique traduit du portugais
  • 2020

Une journaliste stagiaire vient interviewer Julien Dubois, un pianiste célèbre d’âge avancé qui a arrêté de jouer de nombreuses années auparavant suite à un accident tragique. Il refuse l’entrevue, mais elle sait se montrer tenace!

Une page de la BD, où la journaliste se présente à Julien Dubois après avoir passé la nuit devant sa porte.

La BD suit la vie tumultueuse de Dubois, à partir de son enfance avec sa mère sévère et son professeur de piano encore plus sévère. Sa fugue à l’adolescence où il quitte sa vie de riche en tentant de survivre dans la rue avec de nouveaux amis étranges mais gentils.

Une page de la BD, où Dubois est avec 2 sans-abris et regarde les étoiles, le seul spectacle encore gratuit.

Enchaine alors la deuxième guerre mondiale, l’occupation de la France par les Allemands, les années disco, ses amours interdits, sa carrière fulgurante comme pianiste de variété qui a vendu son âme au diable (littéralement?) pour être populaire au point de devenir fou.

Et pourtant, malgré la gloire et l’argent, il n’est jamais heureux, profondément jaloux d’un autre pianiste élusif, Frédéric Simon, qu’il croise à plusieurs moments de sa vie de manière totalement inattendue et qui l’émerveille dans sa manière de jouer.

Une page de la BD, où la journaliste et Dubois écoute un disque de Frédéric Simon.

Il deviendra obsédé par ce pianiste mystérieux et en viendra à commettre des actes déplorables. Cela le rongera jusqu’à ses vieux jours, dans son manoir où il vit remplis de regret mais tout de même heureux avec sa sympathique et gentille gouvernante. Mais la journaliste est bien déterminé à aller au fond de son histoire, pour comprendre cet homme complexe et les raisons qui l’ont fait arrêté de jouer.

Mais attention: ce n’est ni un suspense ni une histoire triste. Mélancolique par moments, certes, mais tellement belle. C’est le genre de récit feel good, où les moments de bonheurs ne sont pas ceux qu’on s’attendrait. Où les amis ne sont pas ceux qu’on croyait. Un livre qui parle de façade, de faire semblant d’être quelqu’un d’autre au point d’en oublier sa propre existence, de jalousie et de faire la paix avec ses regrets. Un livre qui parle de musique mais surtout d’êtres humains qui l’apprécient ou se cherchent à travers elle.

Bref je recommande beaucoup. 😄


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