Haïku::
Je t’emprunte un truc.
À travers et contre tous.
Faire de la musique.
Je t’emprunte un truc.
À travers et contre tous.
Faire de la musique.
Hier, je vous parlais de comment l’internet est en train de changer, après la pellicule, la vidéo et le numérique, la manière dont on fait des films. Je vous avais dit que j’avais fait une trouvaille intéressante. La voici.
http://thru-you.com
Il s’agit d’un gars qui a créé le site ThruYou (traduction libre: à travers vous). Dans ce projet, il a ramasser une panoplie de vidéos sur youtube, qu’il a ensuite remixé et remonté pour faire des nouvelles chansons.
L’idée n’est pas particulièrement originale. D’autres gens ont fait ce genre de montage avant, en s’enregistrant plusieurs fois pour ensuite tout mettre ensemble. Mais ce qui est différent ici, c’est que le gars n’a pas pris ses vidéos à lui. Il a pris des vidéos de d’autres gens sur youtube. Des gens qui s’enregistrait tout seul et qui font maintenant parti, sans le savoir, d’un genre de « band virtuel » qui existe par la magie de youtube. Imaginez la tête qu’il feront en se voyant.
Évidemment, cela amène la question des droits d’auteur. J’en ai parlé l’autre jour dans mon billet sur Earthbound mais j’y reviens. Les gens qu’on voit dans les montages sur ThruYou ne se sont fort probablement pas fait demandé la permission avant de se faire emprunter leur vidéo ainsi. Mais c’est peut-être un très bon exemple pour montrer que les droits d’auteur sont peut-être un peu trop stricts. La preuve que, parfois, c’est peut-être mieux de ne pas s’énerver avec ça, puisque ça peut donner des résultats vraiment beaux, comme ce qu’on peut voir dans ThruYou.
Il y a eu un mouvement similaire à une certaine époque. Certains artistes ont utilisé des retailles de pellicule, des bouts de pellicule trouvé dans les poubelles des salles de montage, pour assembler ces petits bouts d’images et de sons et en faire des nouveaux films, avec un sens nouveau que le cinéate d’origine n’avait pas prévu. Mon prof de cinéma expérimental nous en a montré quelque un dans ce genre. Il appelait ça des films de collage. C’est l’équivalent de faire un collage à partir de photos trouvés dans les magazines. Ça donne une nouvelle image qui raconte quelque chose de nouveau. Pour les films de collage, c’est la même chose. Le cinéaste fait un montage nouveau, avec un nouveau sens, à partir de pellicule trouvée. Le résultat ressemblait un peu à des vidéoclips ou à des bandes annonces de films, deux genre où le montage est prédomminant.
Il y a eu un courant similaire dans la musique. Des artistes qui reprenait des extraits de d’autres tunes pour les remixer et en faire de nouvelles chansons. Des DJ qui allaient chercher un petit extrait mélodique pour servir de trame de fond à une tune de rap par exemple. C’est d’ailleurs comme ça que beaucoup de tunes de Earthbound ont été faites, en reprenant des séquences de d’autres tunes. Le résultat est un genre d’hommage et de célébration de l’ancienne tune en la transformant en quelque chose de nouveau. C’est du recyclage vraiment.
Tout ça pour dire, allez écouter le travail de Kutiman sur son site de ThruYou. Il a repris toute une tradition de remontage audio emprunté et de remontage vidéo pour en faire un amalgame. Un genre qui n’est possible qu’avec Youtube, parce que c’est un moyen rapide de se trouver tout plein de musiciens virtuels pour peupler votre band virtuel. Faire le même travail sans Youtube aurait pris beaucoup plus de temps. C’est la force de l’internet!
Et peut-être que dans l’avenir, vous allez pouvoir dire à vos enfants : j’étais là quand ce nouveau genre a été inventé.
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