Crier pour parler
Prendre la peine de mettre des noms
Manette dans la main
Ces derniers temps, mon blogue est devenu plutôt ennuyeux à cause du peu de billets produit(fin de session oblige) et de la faible qualité (juste un gros paquet de plugs de Brigade SnW) de ceux-ci. J’ai donc envie de remédier à la situation, probablement inspiré par les giga-méga-longs billets de mon idole du mois, Tim Rogers.
* * *
Aujourd’hui, je suis allé chez Oli pour jouer à Earthbound. Mais pour savoir pourquoi, il faut remonter 2 semaines dans le passé.
Mon histoire commence quand le prof de mon cours de Cinéma et Télévision nous a souligné un petit détail dans l’oeuvre de Godard pour la télévision France Tour Détour Deux Enfants. Dans cette série télé, Godard s’est amusé à interviewer des enfants du primaire et à leur poser des questions super complexes à saveur philosophique. Le but c’était de les voir réfléchir pour «montrer que l’école et la famille sont comme des prisons pour l’esprit». Bon, peu importe si la théorie de Godard sur les écoles est fondée, ou même, peu importe si les analystes disent vrais lorsqu’il voient cet aspect politique dans l’oeuvre de Godard, l’important c’est que mon prof nous a souligné un petit détail à propos des entrevues des enfants. En effet, il s’agit d’entrevues de genre 10 minutes qui sont présentées sans aucune coupes. Jamais la caméra ne bouge. Tout ce qu’on voit c’est un gros plan du visage de l’enfant. Et surtout, on ne voit pas le journaliste (Godard) poser les questions. Selon le prof, c’est un moyen de faire que les gens écoute la télévision, pas juste la regarder. Et ça m’a fait réfléchir.
Quand est venu le temps de choisir un sujet pour faire mon travail de recherche pour ce cours là, je savais que je voulais le faire sur France Tour Détour (parce que je l’ai vraiment aimé quand je l’ai écouté) mais comme j’ai besoin de vraiment beaucoup de motivation pour faire mes travaux de session (surtout dans un cours plus ou moins plate comme celui là), je savais que je devais trouver un moyen de rendre mon travail intéressant. Et quand je dis intéressant, je ne veux pas juste dire intéressant pour mon lecteur. Je veux bien sûr dire intéressant pour moi de l’écrire.
Forcer le public à écouter. Je me disais : messemble que j’ai déjà lu ça quelque part. Et puis ma mémoire trou-noire s’est souvenue. Shigesato Itoi, le créateur de Earthbound, a fait quelque chose de similaire dans Mother 3. Et ce que je me souvenait d’avoir lu, c’était mon propre billet de blogue. Dans Mother 3, Itoi a travaillé fort pour que la musique soit vraiment hot. Mais comme le jeu est sur gameboy advance, il fallait trouver un moyen pour convaincre les gens de brancher des écouteurs pour bien entendre cette musique. Mais comme on le sait, personne ne branche d’écouteurs pour jouer, sauf genre moi. Le défi était de taille, mais Itoi étant le génie qu’il est, il a su trouver. Son idée brillante consiste à rendre le personnage plus fort lorsqu’on écoute la musique. Lors que nos personnages attaquent, on peut appuyer sur un bouton en tapant le tempo de la musique pour multiplier les attaques et faire des gros combos. C’est tout simple mais c’est impossible de réussir ces combos sans écouter la musique. Et bien sûr, la musique s’amuse à nous narguer. Les boss ont des tunes avec des tempos changeants, ou bien certains ennemis ont des pouvoirs magiques pour arrêter ou accélérer la musique. Question de rajouter du challenge. Évidemment, le jeu est parfaitement jouable sans écouteurs et sans écouter la musique, donc sans profiter des combos. Mais c’est pas mal plus dur!
J’ai donc fait mon travail de cinéma et télévision en parlant de cet aspect de Mother 3. J’ai aussi (surtout) parlé de Earthbound et de comment les jeux vidéos indépendants devraient s’inspirer du cinéma indépendant/d’auteur. Earthbound étant un des très très rares jeux qui peuvent être considéré comme un «jeu d’auteur», la comparaison était intéressante.
Évidemment, pour faire mon travail, j’ai dû me replonger dans le jeu. Et comme je n’avais pas le temps d’y jouer (j’étais à la dernière minute pour faire mon travail, il était à remettre dans 2 jours), j’ai dû trouver des infos sur internet. J’ai ressorti des vieux articles que j’avais lus il y a longtemps à propos de Earthbound et Mother 3 (tous écrit par mon idole Tim Rogers, attention, ils sont pleins de spoilers!). Mais comme on peut s’y attendre, lire des articles sur Earthbound m’a vraiment donné envie d’y rejouer! Mais je ne pouvais absolument pas! Quelle torture! J’avais encore 2 travaux de session à écrire, 13 pages au total! Je me suis donc promis d’y jouer dès que la session allait être fini. Mais j’ai eu une idée encore plus brillante!
Ceux qui connaissent Oli savent à quel point il est paresseux. En février 2006, on avait organisé un Mob chez lui. C’était peu de temps après que j’ai lu l’article à propos de Earthbound, l’article qui m’avais convaincu de rejouer au jeu en lisant les dialogues à voix haute (ce qui rend le jeu 195% plus hot). Donc évidemment, on avait parler de Earthbound durant tout le foutu mob! Ce qui a convaincu tous les gens présents (Oli, Dhovid, Pierrot) de jouer au jeu. Et Oli y a joué. Il s’est rendu à la place où il faut effacer une statue géante de crayon qui nous bloque le chemin — l’effacer avec une efface à crayon évidemment — et ensuite il a oublié et son ordi a explosé et il a perdu sa save. Comme il est paresseux, il n’a jamais rejoué. Cette semaine, mon plan machiavélique était donc extrêmement simple : combiner mon envie de rejouer à Earthbound et pousser dans le cul à Oli pour qu’il continue de jouer. J’ai donc appelé Oli ::
-Est-ce que tu as encore ta save de Earthbound?
-Non, c’était sur mon vieil ordi et il a explosé. Pourquoi tu veux ça?
-Oli, t’as une TV toi?
-Ben ghe! Mais c’est quoi le rapport?
-T’as une prise S-Video sur ta TV?
-Ouais pourquoi?
-Est-ce que tu trouves ça confortable les manettes de PS2?
-Euh ouais mais de quoi tu parles?
-Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui?
-Euh…..
-Je m’en viens chez vous!
-Hein?
Et c’est ainsi que je me suis ramassé chez Oli pour jouer à Earthbound. Ou devrais-je dire : pour que Oli puisse jouer à Earthbound pendant que narF était occupé à lire les dialogues à haute-voix. Ou peut-être qu’on devrait dire «occupé à crier les dialogues»? On avait mis la musique dans le tapis…
On s’est forcé pour faire une game vraiment hot. On a pris le temps de soigneusement rentrer les noms des personnages. Oli était bien sûr le personnage principale. La fille a été remplacée par Jo(josiane ne rentrait pas en 5 lettres). Le nerds à lunette et génie inventeur était… narF. Et Dhovid joue le rôle du prince Poo. Avec de la «Lasagn»(sic) comme bouffe préférée, «Chat» pour le nom du chien et «Raison» pour la chose préférée. Parce que Oli a toujours raison, c’est bien connu!
Le Chat (Simon, de la Brigade SnW) est venu nous rejoindre après un bout. Genre lorsque BuzzBuzz fait son apparition («A bee I am… not.»). Il a joué pendant un boutte. Lui ne connaissait pas le jeu, il a trouvé ça cool. Moi j’étais occupé à faire les voix des dialogues et Oli était crampé de rire. C’était hot. Sauf qu’on a tellement niaisé qu’on ne s’est même pas rendu au premier boss.
Je leur ai raconté des choses à propos de la suite du jeu, raconté à quel point Mother 3 est hot. Je les ai aussi mis en garde contre Earthbound : «Là, c’est drôle et sympatique comme jeu mais plus tard, ouch! Ça fesse. Ça vient te chercher direct là.» C’est vrai. Earthbound, y’a un comme un câble qui vient le relier direct à ton coeur. C’est weird.
Oli et Le Chat sont parti au cinéma voir Dans une Galaxie. Moi je suis retourné chez nous pour découvrir que, contre toute attente, tout ma famille étaient devant la télé à écouter le hockey. C’est weird ça aussi.
Bon, je suis fatigué.
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