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Tristesse, deuil et déni

J’avais une rencontre avec ma thérapeute tantôt et elle m’a dit un truc qui m’a vraiment surpris. Et j’avais envie de le partager, dans l’espoir que ça puisse aussi aider d’autres personnes.

Je disais que j’avais réalisé que je vivais dans le déni ces dernières semaines. On parlait du deuil, ici dans le contexte d’une relation amoureuse qui se termine/transforme, et des différentes manières de vivre le deuil. Je disais que j’avais un peu vécu dans le déni, que je pensais que ma relation n’allait pas vraiment changer et que tout irait bien. Mais que je viens de réaliser dans les derniers jours que, non, ça allait quand même changer. Et ça m’a causer beaucoup de tristesse. Je disais que je me sentais un peu niaiseux d’avoir vécu dans le déni dans les dernières semaines.

Elle m’a dit: Faut pas voir le déni comme un problème. L’étape du déni a son utilité! Ça sert à encaisser le coup, pour ne pas s’effondrer complètement.

C’est un peu comme les sacs gonflables dans une voiture: ça sert à nous protéger, à encaisser le coup, pour qu’on survive. Ensuite on peut se relever et essayer de réparer la voiture brisée.

L’étape du déni dans le deuil, c’est le cerveau qui se protège temporairement, le temps de pouvoir retrouver de la stabilité, pour assurer notre survie. Quand la stabilité reviens, là le cerveau peut passer aux autres étapes du deuils et digérer toute les émotions.

Elle m’a aussi dit que je ne devrais pas voir la tristesse comme un problème à régler. Avec le temps, j’ai appris à bien gérer ma tristesse quand ça m’arrive: je me laisse aller à pleurer, j’exprime mes émotions dans mon journal personnel, j’en parle à des proches, je trouve des moyens de me changer les idées par les jeux vidéos ou n’importe quelle activités qui me font sentir bien, etc. Tout ça c’est super bon… mais que je continue de penser qu’être triste c’est un problème à régler! Je cherchais des trucs pour pas être triste, pour moins être triste.

Sauf que c’est malsain de penser ainsi! Les émotions sont là parce que le cerveau essaye de nous dire quelque chose. La tristesse c’est quand le cerveau guérit, soigne ses blessures. Essayer d’arrêter d’être triste, c’est comme dire «je ne veux pas guérir». Oui, c’est sûr qu’être triste c’est difficile, c’est souffrant, mais c’est comme ça qu’on guérit. La souffrance c’est le signe qu’on guérit, que c’est en train de cicatriser la blessure. C’est le signal que le cerveau nous envoie pour nous dire de ralentir, de prendre le temps de s’arrêter et guérir. Comme quand on a mal au pied après s’être blessé: c’est le signal pour nous dire d’arrêter de marcher sur ce pied le temps que ça guérisse!

Et donc, quand ça arrive et qu’on est triste, c’est important de s’arrêter, et de se laisser la place pour être triste. Faire ce qu’il faut pour cicatriser correctement sans causer de tord à long terme (ex: faire attention de ne pas blâmer à 100% l’autre personne, ou se blâmer soi-même à 100% et croire qu’on est une mauvaise personne). On veut que ça cicatrise bien.

Et donc, si je résume tout ça:

  1. Ne pas voir la tristesse comme un problème à régler. Le voir plutôt comme un processus de guérison. Faire ce qu’il faut pour gérer la souffrance et attendre que ça passe. Laisser la tristesse et le temps faire leur job de guérison.
  2. Dans le processus de deuil, c’est correct d’être en déni au début. C’est un processus normal et sain que le cerveau utilise pour se protéger. Faut pas se sentir coupable d’avoir été dans le déni!

Note: Je ne suis vraiment pas expert en santé mentale. Je ne fais que raconter mon expérience. J’encourage tout le monde à parler avec un.e thérapeute, même pour des problèmes qui ne semblent pas grave.

Image de couverture de Mike Labrum sur Unsplash


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