Il était comme un bouledogue. Sa face était vraiment comme un bouledogue. En tout cas, dans mon souvenir, sa face était comme ça.
Quand il parlait, il aboyait. Chaque fois qu’il parlait, c’était toujours parce que quelque chose allait mal, parce que tu avais fait quelque chose de pas correct, de pas comme il faut. Tout le monde avait peur de lui. Surtout moi. Quand je le voyais, j’essayais de toujours garder le sourire et d’être sympathique, mais en fait, j’essayais de lui parler le moins possible. Il me faisait angoisser même quand il n’était pas là. Je le voyais en rêves et j’en dormais mal. C’était un stress constant.
À ses yeux, on était des mollusques mous. Il s’en foutait de nous perdre. Il avait une armée de remplaçants potentiels à sa disposition. Le bon en chacun de nous, les talents innés de chacun, c’était invisible à ses yeux. Ça faisait bien son affaire de remplacer à la première occasion plutôt que d’essayer de conserver les éléments prometteurs.
Il se croyait tellement meilleur que tout le monde.
Ça fait des années que je l’ai vu. Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais à lui aujourd’hui. J’ai espoir de bien réussir dans la vie, de faire ce que j’aime faire et de me sentir apprécié pour ce que je fais. Ce sera ma vengeance tranquille. Lui restera toujours celui qui est haï de tous.
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