En faisant du ménage dans mes affaires d’ordi, je suis tombé sur la lettre que j’ai écris quand j’ai fais ma demande d’admission au programme DESS en design de jeux. Je la trouve intéressante alors je la reproduit ici. D’ailleurs, ça fait une belle présentation de qui je suis pour mon blogue.
28 février 2010
Objet: Lettre de motivation pour l’admission au D.E.S.S en design de jeux.
Voici enfin venu le grand jour où je fais ma demande d’admission au programme DESS en design de jeux. Il y a maintenant trois ans, je me suis inscrit au bacc. en études cinématographiques avec la ferme intention de faire ensuite application au DESS. Je sais à quel point le programme est contingenté et que je n’ai peut-être pas la meilleure moyenne générale du monde, mais je crois sincèrement avoir ma place dans ce programme.
Les trois années de mon bacc. en cinéma n’ont certainement pas été des années perdues à seulement attendre d’avoir le diplôme. Durant ces trois années, j’ai appris à faire de l’analyse de films, avec toute la rigueur et l’esprit de synthèse nécessaires. J’y ai appris l’importance de bien structurer sa pensée de façon claire afin que le lecteur comprenne aisément les idées souvent abstraites et complexes qu’on tente de lui inculquer. En plus de l’aspect d’analyse, j’ai aussi appris à mettre en pratique ces notions théoriques lorsqu’est venu le temps de mettre le tout en pratique et de faire des films. Je me suis notamment découvert une passion pour l’écriture scénaristique et l’art vidéo grâce à l’enseignement de certains professeurs, notamment Jean Lepage et Nelson Henricks, qui m’ont appris des choses que je mets toujours en pratique aujourd’hui dans toutes mes créations.
Mais parce qu’il n’y a pas que l’école dans la vie, passons à l’aspect ludique! En matière de jeux vidéo, je pense être une sorte de mouton noir. Je ne suis pas friand des dernières superproductions violentes. Je vais plutôt préférer les jeux originaux et ayant un style ou une approche particulière. Je ne me limite pas à une console en particulier, voguant aisément entre le PC, le DS, le Xbox 360, le iPhone, les jeux sur Wii Ware ou les consoles plus rétro. Quand je joue, j’essaye toujours de garder un esprit critique afin d’essayer de comprendre ce qui rend le jeu intéressant et plaisant. Lorsque le contexte le permettait, j’ai fais mes travaux universitaires de cinéma sur des jeux vidéos. Par exemple, j’ai produit une analyse comparée sur les mouvements de caméra dans le film expérimental Wavelength (Michael Snow) et dans le jeu REZ (Tetsuya Mizuguchi, Dreamcast).
Je suis d’avis que les jeux vidéos ont encore beaucoup de chemin à parcourir avant de devenir une forme d’art à part entière. Si l’on ne veut pas que les jeux se retrouvent au même endroit où sont les bandes dessinées aujourd’hui (considérées bien souvent comme un art peu sérieux), il faut se retrousser les manches et redoubler d’efforts pour produire des jeux toujours plus originaux, qui vont repousser les limites du médium. C’est une des raisons pourquoi je m’intéresse aussi au domaine de la recherche vidéoludique. Je suis par exemple allé à plusieurs rencontres de l’IDGA à Montréal et au colloque sur les jeux vidéos d’horreur organisé par Bernard Perron, prof. à l’Université de Montréal, à l’été 2009. Même si je n’ai pas encore créé de jeux en tant que tel, je m’efforce de prendre des notes personnelles dans mon blogue afin d’appliquer ces notions plus tard. J’ai aussi à coeur d’informer et d’éduquer les gens sur ces théories et sur les avancements en matière de jeux vidéo. J’ai notamment un projet d’émission de radio qui devrait voir le jour cet été sur les ondes de CISM où je veux réunir des gens de tous les domaines vidéoludiques (artisans, producteurs, journalistes, gamers et théoriciens) pour discuter sur l’état des jeux vidéo à Montréal, autant pour les grosses productions que pour les petits jeux indépendants.
Comme vous l’avez sans doute constaté à travers cette lettre, je suis quelqu’un qui touche à tout. Je veux en apprendre toujours plus sur les arts en général et sur les jeux vidéos en particulier afin de pouvoir ensuite participer à la création de jeux véritablement révolutionnaires. Mon but ultime serait un jour de pouvoir faire une création qui s’étalerait sur tout un ensemble de nouveaux médias: jeux vidéos, internet, radio, art vidéo, bande dessinée, etc.
Et voilà! Brave lecteur, tu es passé à travers ma lettre de motivation. Toutes mes félicitations! Si le chemin a été laborieux, je m’en excuse. Je m’excuse aussi du fait qu’il n’y ait pas de princesse à la fin de cette lettre. Elle est probablement dans un autre château…
Au plaisir de vous voir en septembre,
[Signature, etc.]
Malheureusement, je n’ai pas été accepté dans le programme. J’ai reçu la réponse négative il y a deux semaines. Inutile de vous dire à quel point je suis déçu.
Pensez-vous que c’est parce que ma lettre était pas assez bonne? En fait, j’aimerais bien savoir ce que vous en pensez…
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