Haïku::
un film amateur
référence au locuteur
devient artistique!!!
un film amateur
référence au locuteur
devient artistique!!!
C’est assez incroyable. Ma prof de théorie du cinéma vient de m’apprendre que… notre film de brigade était une oeuvre hautement artistique. WHAT?!?
En effet, sans s’en rendre compte, on a utilisé tout plein de marqueurs d’autoréférencialité. Pardon?!
Dans le cours, la prof a parlé de tous les moyens possibles qu’un film peut utiliser pour nous faire prendre conscience qu’on est en train de regarder un film. Par exemple, dans le film d’Orson Welles, The Magnificent Ambersons, il montre les créateurs du film (scénariste, caméraman, etc) et s’auto-présente en tant que voix du narrateur. Évidemment, c’est très bizarre à regarder parce que justement, ça nous fait sortir de l’histoire.
C’est la même chose pour les regards-caméra ou les acteurs qui parlent en apparté. Comme le gars dans À bout de souffle de Godard qui dit au spectateur :: « Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas les ville, allez vous faire foutre! »
Et vous savez quoi? Je me suis rendu compte que notre film, Brigade Wars: La revange des momies-fantôme-clown est remplis d’auto-référencialité! C’est hot hein?
Voici ceux dont je me rappelle::
D’abord, on a plein de regards-caméra tout le temps. J’avais beau passer mon temps à répéter tout le temps aux acteurs de ne jamais regarder la caméra, ils le faisaient pareil parce qu’en fait, c’est moi qu’ils regardaient, en attendant que je leur disent si la scène était bonne ou s’ils devaient encore recommencer.
Ensuite, on a plein de bruit nowhere. Dès le début du film, pendant le silence de la première scène, on entend An-Soft qui chante parce qu’elle s’ennuyait. Ou alors, plus tard, on entend Guipon qui me demande « Qu’est-ce que tu fais? … Qu’est-ce tu fais??? …… -Un pan ». Ou alors on entend tout le temps les gens qui étaient à otakuthon parce qu’on ne pouvait pas leur demander de se taire!
On a aussi mis de l’avant tout le procéssus technique de tournage. Genre qu’on entend la caméra bouger parce que j’avais des grelots sur mes souliers. Genre qu’on m’entend crier « action! » ou donner des directives aux acteurs. Et j’ai aussi laisser un paquet de cochoneries dans le montage (des plans laids et/ou raté) pour qu’on le remarque. Tout ça, ça fait en sorte que le spectateur prend conscience qu’il est en train de regarder un film et que tout est faux.
On a même des références vers d’autre films! Jack Lee le pirate-ninja est précisément une référence à Jack Sparow le pirate et à Jack Lee le ninja. Et notre générique-sur-fond-de-danse-d’haruhi-nowhere est justement une référence à Haruhi, qui a été notre source d’inspiration et qui nous a donné l’idée de faire ce fim amateur dans lequel on peut voir les traces du tournage.
Sérieux, la seule chose qui nous manque pour avoir tous les procédés d’auto-référencialité, c’est les marqueur de référence au public. Il aurait alors fallu montrer quelqu’un en train de regarder notre film sur youtube. Et…. ben en fait, j’ai déjà fait un vidéo de ça, un film où quelqu’un fait une version bootleg de notre film. Mais je ne l’ai jamais publié.
Évidemment, ce qu’on constate ici, c’est que tout ces marqueurs qui font que notre film est hot sur le plan artistique (faire de l’autoréférencialité était très à la mode dans les années 60), font en sorte que notre film est considéré « poche » par notre public. Parce que pour faire un « bon » film, il faut réussir à cacher entièrement toute l’artificialité du film, tout ce qui peut faire décrocher le spectateur. Il faut absolument le bercer et le cajoler pour ne pas qu’il se rende compte qu’il est en train de regarder un film. Et clairement, ceux qui ont vu le film à notre panel de brigade n’ont pas compris ça. Ils l’ont trouvé poche, ce qui prouve justement qu’ils n’ont pas compris que c’était ça le but (d’être poche).
Parce qu’au fond, ce film, ce n’est pas un film qui raconte l’histoire d’un princesse qui recherche un artéfact magique. C’est un film qui raconte l’histoire d’une Brigade SnW qui a tourné un film poche à Otakuthon. C’est ça la vraie histoire du film.
Sérieux, notre film, c’est du grand art!
PS: Non, je ne me crois pas vraiment lorsque je dis que notre film était du grand art. C’était de la luck plus que d’autre chose…
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