2 semaines au Critical Hit Parallax 2018

Il y a un mois, Gina du TAG Lab de Concordia m’a contacté pour me demander si je voulais participer à Critical Hit Parallax: 2 semaines de game jam. Ça avait l’air très cool mais, soyons honnêtes: c’est sûr que ma job me laissera pas prendre 2 semaines de congés aussi proche d’une milestone importante…

5 minutes après avoir demandé mon congé dans le système de la compagnie, j’avais pas un mais bien 2 boss à mon bureau pour me parler.

Ouch! C’est sûr qu’ils vont me dire que je peux pas prendre congé ces semaines là…

«En passant, c’est correct pour ton congé.»

Niiice! J’ai donc dit à Gina que j’allais pouvoir participer!

Critical Hit, à chaque fois que je dois expliquer ce que c’est, j’ai ben de la misère. C’est un peu comme un camp d’été, mais au lieu de faire de la piscine ou des sports, on fait des jeux et on apprend à faire des jeux auprès de gens inspirants.

Cette année, l’événement était particulier parce que la plupart des participants étaient des étudiants universitaires chinois en voyage d’étude. Ce qui était cool c’est qu’ils venaient tous de domaines variés: programmation et design de jeux mais aussi architecture, design industriel, banques, ingénierie, design vestimentaire, sciences sociales, etc. Le point commun était qu’on avait tous un intérêt pour les jeux vidéo et apprendre comment en créer.

Oh et aussi, on avait tous en commun que l’anglais était une langue seconde! Il fallait donc tous être patients pour communiquer! Mais pour moi qui a un intérêt secret pour écouter des langues que je ne comprends pas, ou écouter les gens parler avec des accents cutes, c’était génial!

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La première des 2 semaines du camp avait pour but de casser nos attentes sur c’est quoi un jeu. Quand on parle de jeux, les gens pensent toujours aux mêmes trucs: les jeux triples-A, les gros blockbusters, les jeux de plateformes, Mario, etc. Mais vous le savez, c’est tellement plus que ça! Alors on a joué à des jeux indies bizarres, des jeux multijoueurs-sofa, des expériences artistiques, des jeux physiques sans écrans où il faut bouger, etc. Je ne connaît pas de meilleurs endroits pour élargir nos horizons ludique qu’auprès des experts du Tag Lab!

Dès la première journée, on a eu pour mandat de créer un petit jeu extérieur. Le genre de jeux pour faire bouger les enfants dans les camps de jours. On a réussi à passer à travers de toutes les étapes de création d’un jeu: l’idée de départ, la vision générale, l’élaboration des règles, le playtesting, le raffinement et la version finale. Tout ça en moins de 2 heures! C’était une bonne manière de briser la glace et de commencer à penser en mode « game design ».

Le vendredi, c’était un mini gamejam d’une journée. Genre 7 heures! On avait formé les équipes et brainstormé des idées la veille donc ça a commencé smooth. Notre équipe, on voulait faire un jeu d’allergies où les dizaines de mouchoirs utilisés pour se moucher peuvent être utilisées pour faire des plateformes ou boucher des trous. Au fil du brainstorm, l’idée est devenu un duel 2 joueurs pour se lancer des mouchoirs sales et faire des points. Quand est venu le temps de coder ça, on n’était pas trop sûr de comment faire, mais on a quand même rapidement codé les mécaniques de bases. On jouait à notre petit cossin presque-jeu tout brisé et on riait. La meilleure feature était un chat chaotique qui sautait partout et augmentait le pouvoir d’allergie des joueurs. Évidemment, tout ne va pas comme prévu dans un gamejam, surtout un aussi court. On a eu beaucoup de problèmes de merge et perdu presque 2 heures de travail. On a dû refaire plein de trucs à la dernier seconde. Bref c’était génial!

La semaine suivante, c’était le vrai challenge. Après un jam d’une journée, c’était un jam de 4 jours. Presque toute une semaine!! Qu’est-ce qu’on va faire avec autant de temps?! On pourrait faire 4 jeux! (Non, on n’a pas fait 4 jeux!?)

Notre équipe a décidé de faire un jeu qui recrée l’expérience d’apprendre à faire du vélo. On voulait que ce soit vraiment difficile de diriger le vélo et de maintenir l’équilibre en même temps. Mais au delà du jeu lui-même, on a décidé qu’on voulait sortir des nos zones de confort et apprendre des nouvelles habiletés. Les 2 filles voulaient voir si elles seraient capable de coder le jeu, de faire un personnage en 3D et de jouer avec les shaders. Les 2 autres gars voulait faire du level design et faire un contrôleur physique plutôt qu’utiliser une manette ou le clavier. Moi je voulait apprendre des nouvelles choses avec Unity.

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Alors c’est ça qu’on a fait! On aurait pu choisir le chemin facile et faire des choses qu’on savait comment les faire. Mais on a choisi le chemin difficile et incertain. On savait qu’on allait pas avoir le meilleur jeu, mais on allait avoir appris en le faisant.

Au final, aucune de nos inquiétude ne s’est concrétisées. On avait un jeu génial, quoique peut être un peu trop difficile, avec des graphismes colorés et une ambiance cocasse. On a utilisé un tapis de DDR pour simuler les pédales du vélo et forcer le joueur à faire des mouvements ridicules. Tous les objectifs qu’on s’était fixés, on les a atteint. C’est quand même impressionnant! Et je suis fier de dire qu’on a réussi tout ça sans faire plein de temps supplémentaire ou de nuits blanches. Un bon petit gamejam relax comme je les aime.

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Le jeudi soir, c’était la soirée playtests et célébrations. On a sorti nos jeux dehors sur la terrasse au 11ème étage de l’université, avec vue sur le centre ville. TAG Lab avait invité plein de gens à venir essayer nos jeux. C’était la première fois que j’ai levé le nez de mon écran pour aller voir ce que les autres équipes avaient fait. Y’avait plein de jeux cools et variés. Ce fut une belle manière de conclure la semaine de jam.

En terminant, je veux revenir sur un truc qui s’est passé durant les 2 semaines du camp. C’est embarrassant à avouer, mais j’ai réalisé au début des activités que j’avais un certain nombre de préjugés négatifs envers les chinois, incrusté malgré moi par les médias nord américains qui les présentent comme un peuple robotique ou opprimé par les dirigeants dictatoriaux. Ce que j’ai réalisé au fil du camp, c’est que la réalité est évidemment complètement différente. Les étudiants étaient allumés, passionnés, motivés et créatifs. Si ce n’était de la barrière de la langue, on ne ferait pas de différence. Je suis gêné d’avouer que j’avais malgré moi ces préjugés négatifs inavoués. Je suis content que l’activité m’a fait voir mes propres préjugés et m’a aidé à m’en débarrasser! En fait, je sais même pas pourquoi ça me surprend: on est tous humains et on aimes tous les jeux! Même si on habitde de l’autre côté de la planète.

(Désolé pour la conclusion cheezy!) ?


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